(Travaux publiés dans TGV MAGAZINE en juin 2012. J'ai évité les revues comme NATURE ouSCIENCE, car je ne souhaitais pas restreindre la diffusion des résultats à la seule communauté scientifique.)
Le calendrier maya annonce la fin du monde pour le 21 décembre 2012 (contrairement au calendrier des postes, qui annonce simplement l’arrivée de bichons maltais).
Bien qu’ils n’aient pas vu venir l’explosion des Smartphones ou l’aggravation du « trou de la sécu », les mayas restent une peuplade réputée pour ses prévisions, et tout indique que le cataclysme aura bien lieu à la date annoncée.
Pour faire face à cet événement, l’administration française va bouleverser le calendrier habituel. Le premier tiers provisionnel de 2013 sera ainsi exigible dès le 1er décembre de cette année, afin de laisser de la France l’image d’un pays moins endetté. Noël sera en outre anticipé de dix jours, pour permettre aux français de consommer une dernière fois. Les points de retraites accumulés seront en revanche perdus pour tous.
Le 21 décembre, l’impact des boules de feu sur la Terre va pulvériser l’essentiel de notre civilisation. Ce sera bien entendu un moment assez désagréable, et choquant à plus d’un titre. Il faut autant que possible éviter de porter chemisiers et robes en nylon, et leur préférer des pantacourts en fibrociment ou en laine de roche.
En quelques minutes, la Terre sera rasée et ne subsisteront que quelques papiers gras et nos souvenirs…
Les rares survivants devront pourtant se remettre de ce coup dur, et rebondir !
Les difficultés seront nombreuses, je ne les sous-estime pas. Le premier soir, il faudra probablement se contenter de quelques baies pour le dîner. Il n’y aura plus rien du confort moderne actuel (ascenseurs, imprimantes, etc.) et il faudra littéralement réinventer la roue (et le fil à couper le beurre). De plus, toutes les compétences ne seront pas représentées !
Si seuls trois pâtissiers et un comptable survivent, il y aura des manques, nécessairement.
En tout état de cause il n’y aura plus de téléphones et encore moins de « réseau », ce qui va compliquer singulièrement les communications.
Et il ne sera pas possible de créer des appareils rudimentaires avec de la ficelle et des pots de yaourts (qui n’existent pas à l’état naturel). Nous devrons réapprendre à communiquer de façon animale, à coups de phéromones et d’œillades explicites.
Certes, les survivants bénéficieront d’un état de grâce, mais il sera de courte durée – une dizaine de jours tout au plus. Au-delà de ce délai, les dinosaures – qui ne manqueront pas de se manifester à nouveau – reprendront le dessus et pourraient parvenir à nous domestiquer. Ils ne se feront pas avoir deux fois et ne nous feront donc pas de cadeaux !
Il est rageant de devoir se battre une nouvelle fois pour reconquérir notre liberté, mais c’est ainsi…
Il faudra ensuite tout reconstruire avec patience et minutie : autoroutes, monuments (Tour Montparnasse,...). La liste des choses à faire est longue. Il n’y aura pas une minute à perdre.
Après seulement viendra le temps de l’autocritique. Les survivants devront faire ce travail d’introspection paisiblement et honnêtement. Et en tirer toutes les conséquences.
Quant à Dieu, il devra lui aussi revoir sa copie, et éventuellement refabriquer une autre planète.
Chris S. Esquerre
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